ça y est les gens, je t'annonce que je suis passée du côté obscur...j'ai franchi le pas. plus jamais je ne pourrai nier et faire "hein ? qui ? moi ? non, mais tu rigoOoles ? j'ai autre chose à faire, chuis jeune et rebelle, je vis au jour le jour, l'aventure you know, nan mais franchement, est-ce que j'ai une tête à faire de la C O N F I T U R E ? !"
ben si. voilà.
bon, à ma décharge, le prunier de devant faisait rien que de nous enquiquiner avec ses prunes qui tombaient inexorablement et se collaient à la godasse pour finir échouées, le noyau encore ruisselant, sur le paillasson de l'entrée, ou pire, à côté du paillasson de l'entrée. il fallait que cela cesse. il fallait faire quelque chose avant que les guêpes et les moucherons ne nous envahissent, avant que les oiseaux ne retapissent entièrement notre belle palissade de leur jolie fiante violine, avant que l'odeur de vieille vinasse tiède qui se dégage de notre cour ne fasse courir la rumeur que nous sommes des ivrognes, ou pire, des distillateurs de contrebande, avant que les voisins, obligés de traverser chaque matin un terrain miné pour pouvoir accéder à leur portail ou à leur boite aux lettres ne nous maudissent à jamais (car les prunes sont à l'aise, elles n'ont que faire des limites de propriété, elles roulent-ma-poule sur les trottoirs et chez les gens comme si elles étaient partout chez elle... )
bref, tout ça pour te dire que j'ai ramassé les 3 prunes pas pourries, pas picorées, pas tombées qui restaient, que j'ai acheté du sucre exprès, que j'ai touillé, rajouté des épices (pour faire genre, chuis pas une mémé, t'as vu comme mes confitures sont trendy, ya de la cardamome dedans... trop dingue), et que cette belle aventure terminée, j'ai eu la fierté de remplir... 2 pots.
2 merveilleux pots. un petit. un gros.
allez, les gens, cet hiver, promis, je tricote un plaid et jte raconte tout. point par point. maille par maille. ça va être l'éclate, jte dis.