Je passe de l'un à l'autre

résidence secondaire

bol d'air frais, tramway, funiculaire

et retour en arrière.

Ma maison ne tourne pas toujours très rond

Il y a peu d'angles droits dans mon chez moi

Le diner glisse sur la table du salon

pour finir sa course un étage plus bas.

je suis une poupée de film muet

je minaude

je claquette,

et du bout des cils, je papillonne.

*clique sur le phonographe pour écouter de la zique d'époque*

mon monde est plein de fils et de tuyaux

dans les couloirs et les canaux, je navigue à vue

je surnage entre deux eaux.

une fanfare de questions

un carnaval d'idées

et de choses à penser

une fenêtre ouverte,

une porte entrebaillée.

dans mon monde

on laisse entrer le soleil, les gens,

le bruit des feuilles et le souffle du vent.

sur la table, je pose le diner

les heures s'égrènent

du pain sur la planche

et du bon vent dans la cheminée

Viens nicher au creux de mes pensées

laisse-moi te bercer, t'insinuer

t'imbiber,

comme l'encre sur le papier.

l'automne souffle doucement

dans les foulards et les cheveux

soulève les jupes,

gonfle les coeurs

et fait tanguer les amoureux.

bon week-end, les gens !

Pas de sonnette sur la porte d'entrée

juste un sifflet qui annonce l'heure du thé.

Je puise à la source

l'énergie pour l'éclairer.

Mon monde est une usine

qui ne s'arrête jamais.

un jour, quand tout sera fini, reconstruit,

on accrochera des guirlandes, et on fera la fête

toute la nuit.

 pour ma transpalette préférée !

have a nice day !

Comme un vaisseau prêt à ne jamais décoller,

bancal, bien arrimé.

dedans je prépare des soupes à rien,

des soupirs et des gratins.

j'habite tout en haut

entre le plafond et les oiseaux.

sous mes pieds,

du limon, des mousses, des pousses et des roseaux.

J'y descends quand en haut il fait trop chaud

j'y cache ma récolte des jours nouveaux.

Je me répète, tu m'écoutes, je m'entête

Je me disperse, je m'égare, je fabule, je confonds

Ce tête à tête m'ennuie

On manque d'air, ici ?

 rafistolé sur le dessus,

pour éviter qu'il prenne la pluie.

j'ai creusé un abri au milieu

au sec

pour y conserver les choses les plus jolies.

j'y range du vide

j'y laisse pousser du rien

du peu

de l'espace

des lendemains.