j'ai peint une grappe.

ça t'en bouche un coin, hein ?

Regarde !

Mamzelle Wash m'a offert cette plante grasse trop belle...

et sur l'étiquette, y'avait son ptit nom : "SEDUM BURRITO"

ouais, ouais, comme ses frangins les tacos et ses copines les quesadillas, je suppose que la demoiselle vient du Mexique. ¡Ay, caramba!

bref, même si on ne parle pas la langue,

elle a tout de suite été adoptée.

scrutée.

lovée.

aquarellée.

géométrie tentaculaire,

enchevêtrement hypnotique

et déclinaisons de verts d'eau et d'opaline

 elle est balèze la Nature mexicaine, quand même, hein ?!

 ne te laisse pas berner par les cuicuis mutins

par ces jolies branches fleuries,

et cette pluie de pétales qui te ravit la rétine à travers les fenêtres du salon.

NON, ce n'est pas le printemps.

au cas où tu ferais semblant de ne pas l'avoir remarqué, il fait encore froid. il pleut toujours beaucoup et parfois même, comble de la fourberie, il grêle. la terrasse est inondée tous les week-ends, on n'est pas prêts de sortir les tongs et les transats, crois-moi les gens.

et là, tu te demandes, "mais pourquoi tant de haine ?"

pourquoi te plomber ainsi le moral en ce lundi matin où t'avais rien demandé ?

ben ouais. je sais. c'est vil.

tiens, jte fais un dessin pour la peine.

ces dernières semaines, grâce au lovely-castor, y'avait des lys bordeaux dans le salon...

d'habitude, on prend toujours des blancs.

mais c'est beau, hein ? ça change.

et dans ton salon à toi, les gens, ya quoi ?

à la bibliothèque de Plaisance, samedi, il y avait beaucoup beaucoup de monde pour les dédicaces.

c'était dingue.

j'ai peint des dizaines et des dizaines de petits mondes dans une goutte d'eau.

Agnès a écrit des dizaines et des dizaines d'haïkus...

c'était intense.

épuisant.

émouvant.

merci les gens pour ce beau moment.

et puis,

je suis repartie avec un petit-pois à placer sous mon matelas !!!

magique, hein ?

et ne sois pas désagréable, en me posant la question qui fâche...

NON, je n'ai pas fait le test. tsss.

NUL BESOIN.

ma princessittude n'est plus à prouver.

sous une chape de mine de plomb

averses en pointillés

je dessine des flaques

au crayon Conté

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La violette est loin d'être ma fleurette préférée,

mais elle a le mérite d'arriver aux premiers jours de février,

quand il fait encore gris et terne.

Son splash de couleur qui s'extirpe entre le mur du garage et les pierres de l'allée,

ravive un peu la mouise....

et force le respect.

et chez toi, elles sont bordées de quoi, tes allées ?...

juste comme ça.

pour jouer à Guillaume Tell, mais pas trop.

entre deux marées,

je passe le temps à compter.

et quand l'heure est à l'éclaircie,

je noircis le papier.

la fête pouvait durer encore un peu

avant de se dissoudre

flonflons et fanions accrochés

 jusqu'au petit matin

accrocher des morceaux de ciel pour avoir le temps de les observer

choisir les beaux bleus et les orageux,

les flaques sans nuage et ceux, tumultueux,

aux reflets moirés des marécages

***

ici tout semble vouloir léviter

les rochers lestent leurs bottines

les montagnes jettent leurs filets

et s'amarrent aux alluvions

moi, je me raccroche aux branches

qui se prennent aux nuages

et entrainent avec eux les cimes,  et les troncs.

ce monde allait trop vite,

derrière moi, les jours s'égrenaient

les mois, les années.

je perdais le fil,

comme figée dans un temps immobile.

j'avais installé le pire au cellier

et éteint la lumière sur les soucis périmés

ainsi le monde du dessus pouvait continuer d'avancer

à petits roulements,

cahoté.

ramasser des branches,

écouter les champignons pousser

et les feuilles craquer...

j'irais bien faire un tour en forêt, moi, pas toi ?

... j'ai peint une langoustine.

des mélodies simples, volatiles, jamais entêtantes, des notes fluides, une voie poudrée.

avec Agnès Obel, ça coule de source encore et encore.

et comme pour le premier album, je vire monomaniaque et me repasse en boucle les 11 chansons pendant des semaines...

 celle là

ou celle là

 ...

et toi, les gens, tu aimes la douceur danoise ?

La maison d'édition "la maison est en carton" a proposé à 76 illustrateurs (dont moi !) de dessiner un arbre pour créer un recueil dans l'esprit de "dans ma maison" paru en 2010. cette fois-ci, c'est l'auteur, Benoît Broyart qui a écrit les petits textes qui accompagneront nos illustrations.

Oui, mais voilà...aujourd'hui, les images sont réalisées, les textes écrits, la maquette terminée, mais l'éditeur ne peut pas l’imprimer, faute de sous...

Alors, si toi, les gens, tu veux voir comment aider ce livre à être imprimé, clique sur ce lien.

(ce n'est pas cet arbre qui figurera dans le recueil, mais un autre, que j'ai aussi réalisé à l'aquarelle)

 voilà, c'est tout...

 *

bouquets cuvées d'automne

ça réchauffe...