pour faire un lapin bien poilu, limite angora, il faut :

1. mettre plein de bazar sur ton bureau :

ouais, trop facile.

crayons de couleur, feutres, colle, papiers, tout y est.

2. prendre des ciseaux bien pointus pour poilichonner doucement les bordures du papier (souviens-toi, on avait fait pareil pour les écureuils.)

ouais, c'est moins easy, et surtout c'est longuet, mais avoue que ça rend bien.

sur ta lancée, tu peux même fabriquer un deuxième lapinpoilu, ce qui nous amène à l'étape 3 :

3. s'extasier devant ta planche terminée.

 voilààààààà

Jte montre ce sur quoi je suis en train de travailler : un lapin qui peint, tout en pitipapiers découpés.

d'abord, en kit, on comprend pas bien :

et puis, une fois que tout est assemblé, ça donne ça :

et je t'annonce que ce lapinkipin a été choisi pour figurer sur la couverture du prochain recueil de comptines !

hé oué.

pour se relaxer... j'ai révisé mes classiques et réappris à faire un hexagone avec mon compas !

c'était chouette.

et maintenant, j'en fais quoi ?

mieux qu'un long discours

jte montre des bouts de mon travail en cours

de beaux haïkus écrits par elle illustrés par moi.

les fruits mûrs tombent au pied de l'arbre

et forment sous mes pieds

un entrelacs de souvenirs et de vieux machins enterrés.

à trop se faire bouffer...

on finit par avoir faim

de revanche

ou juste d'une bonne nuit de sommeil.

Avoir une mémé vorace, c'est pas toujours facile à gérer...

surtout quand t'es un biscuit...

(mais t'inquiète, l'histoire ne se finit pas là.)

Courir en forêt, quand il te manque un pied (et un bout de bras, et un ptit doigt) c'est pas une sinécure...

Certains ont préféré partir.

Lever l'ancre.

Fuir.

D'autres, trop enracinés, furent obligés de rester.

à trop vouloir s'analyser, il se coupait du monde.

dévoré par son nombril.

comme auto ingéré.

Parfois, il pleuvait

Mais ce n'était pas si grave.

Il avait son bonnet.

S'accrocher aux branches

Sentir la sève, l'écorce et senvoler.

Explique-moi, les gens,

pourquoi pour faire de toutes petites illustrations toutes simples et délicates, comme ça :

mon bureau finit par ressembler à ça :

 ça doit être ça, le grand mystère de la création...jte laisse cogiter là-dessus, t'as jusqu'à vendredi pour me rendre ta copie double.

il se sentait comme un petit pois oublié,

l'exception qui confirme la règle,

la fausse note sur le clavier.

Plus j'ai du travail et de choses à penser et plus j'ai envie de dessiner juste pour moi, pour rien, comme ça.

Je ne sais pas si tu l'auras compris, les gens, mais cette semaine, tu étais dans ma tête.

bien au chaud 

voyage gratuit dans mon cerveau.

ça fume

et quand je siffle, c'est que c'est prêt.

des cases bien rangées et des tiroirs qui débordent

farfouiller, piocher, chercher et puis trouver des carrés bien alignés

ne jamais suivre la même route, mais au moindre carrefour, je doute.

je n'aime pas attendre, ni être pressée, à courir après le temps, qui passe, et qu'on rate

comme le bus

se différencier sans se faire remarquer

être seule, mais entourée

marquer sa trace et puis l'effacer

Sur ma palette, le géant aux allures du passé ressurgit parfois.

finalement, ça a l'air d'aller...